Par quoi remplacer la centrale du Vazzio ?
De nouvelles hypothèses ont été fixées pour définir un nouveau projet :
- le renforcement des mesures en faveur de la maîtrise de la demande d’énergie
- le développement massif des énergies renouvelables
- et la nécessité de couvrir un besoin électrique estimé à 160 MW pour la région d’Ajaccio.
C’est le projet de centrale du Ricanto de 110 MW, associé à une turbine à combustion de 20 MW, et complété par des moyens de stockage de l’ordre de 30 MW.
Mais quelles seraient les solutions alternatives ?
Scénario 1
Le statu quo

Or cette solution s’accompagne de difficultés :
- Réglementaire : conçue dans les années 1980, la centrale actuelle ne répondra plus, à terme, aux exigences environnementales de plus en plus fortes
- Technique : la vieillesse de la centrale la rend vulnérable aux pannes. De plus, les pièces qui la compose nécessitent une fabrication spécifique. Les réparations pourraient donc ne pas se faire rapidement.
Ce scénario fait courir le risque, en cas de panne d’un ou plusieurs moteurs, de devoir alimenter le territoire ajaccien par des moyens de secours tels que des groupes électrogènes. En dernier recours, il pourrait être nécessaire de recourir à des coupures ciblées pour ne pas déstabiliser tout le réseau électrique corse.
Cette situation inacceptable montre qu’on ne peut pas se passer de l’électricité fournie par une centrale comme celle du Vazzio pour alimenter la région d’Ajaccio et garantir la stabilité du réseau corse.
Scénario 2
Renforcer les interconnexions électriques

- Le projet SACOI 3, actuellement en cours de développement, prévoit déjà une augmentation sensible des capacités d’importation depuis l’Italie, avec une possibilité de soutirage de 100 MW supplémentaires, obtenus grâce aux négociations menées avec l’opérateur Italien TERNA, gestionnaire de la liaison SACOI ;
- Une liaison entre la Corse est le continent est, elle, très difficile à réaliser compte tenu des écueils à la fois techniques et financiers en raison de la distance, de la profondeur des fonds marins et de leur relief accidenté.
Surtout, cela viendrait déstabiliser le trépied énergétique et faire reposer la sécurité électrique de l’île sur des productions venant de l’extérieur.
Scénario 3
miser sur les énergies renouvelables

Mais dans ce scénario alternatif, il s’agirait de compenser totalement l’arrêt du site du Vazzio par la mise en service de nouvelles unités de production d’énergies renouvelables. Là encore, cette solution ne semble pas adaptée sur le moyen terme :
- Les possibilités d’implantation d’éoliennes restent marginales et le foncier nécessaire pour le photovoltaïque n’est pas immédiatement mobilisable à proximité d’Ajaccio
- De plus, les énergies renouvelables étant intermittentes, il faudrait les compléter par une production dite « pilotable », c’est-à-dire pouvant fonctionner à la demande du gestionnaire du système électrique (par exemple des turbines à combustion).
Face à l’incertitude et aux délais de déploiement des énergies renouvelables, il faudrait donc d’abord installer plusieurs turbines à combustion, alors que, dans le projet du Ricanto, cet équipement n’est qu’un moyen de pointe complémentaire à la centrale.
Scénario 4
Construire une nouvelle centrale électrique à Ajaccio

C’est le scénario inscrit à la PPE de Corse et présenté par EDF PEI à la concertation : le projet du Ricanto. Il consiste à remplacer la centrale existante par une nouvelle centrale, plus moderne, plus respectueuse de l’environnement et toujours dans la même zone industrielle pour profiter des équipements existants.
De toutes les solutions envisagées, la construction de cette nouvelle centrale électrique d’une puissance équivalente à celle du Vazzio semble la mieux appropriée pour :
- garantir l’approvisionnement en électricité de la région d’Ajaccio
- tout en maintenant l’équilibre du système électrique corse en toute saison
- ainsi qu’en intégrant l’opportunité de l’arrivée du gaz naturel en Corse.
Ce projet est adopté à l’unanimité par le Conseil de l’énergie, de l’air et du climat de Corse le 3 octobre 2019, puis validé par l’Assemblée de Corse qui, le 25 octobre 2019, modifie le texte de la PPE en mentionnant l’utilisation de « moyens thermiques », et non plus d’un « cycle combiné gaz », pour « sécuriser l’alimentation énergétique de la Corse ».